mardi 30 novembre 2010

Sur la planète Deedee...

http://www.deedeeparis.com/blog/

Elle nous donne plein de petites astuces...ah la la, la dernière contre le froid on en a bien besoin...^^

mardi 29 juin 2010

Plaire...





"Sous l'édredon nous nous plûmes." Michel Clavel


Découvrez la playlist I fall in love too easily avec Miles Davis

dimanche 20 juin 2010

Hotel complet

Hôtel complet_014
Photographie de Alexandre Paufert.

http://www.flickr.com/photos/alexandrepaufert/

Abandonnés, laissés au sol, négligés par la femme de ménage,
les draps, cette seconde peau de la nuit, ce voile couvrant les caresses comme une pudeur de vierge.

On entend encore le chant mélodieux de la douche qui fait peau neuve.

Au loin le bruit des couverts, des discussions ensommeillées.

Et là, un petit monde si fragile, leur odeur sur des draps.
Le parfum qui a décanté depuis leur premier regard. Il l'a regardée. Il n'a rien dit. Elle n'a rien demandé. Ils se sont silencieusement abandonnés. Ils ont sensuellement partagé sans plus attendre. Deux inconnus prenant de la vie l'étreinte du désir, du plaisir.

samedi 19 juin 2010

Discovering by Alexis Mire




http://www.flickr.com/photos/sealegssnapshots/

samedi 12 juin 2010

Est-ce que le lien à la création de l'art n'a pas à voir avec la difficulté de l'être?



"Pourquoi as-tu acheté ça ? C'est un cadeau d'Alexandre. Ah oui? Oui. Tu crois qu'il voulait te dire quelque chose? Non. Il ne savait même pas de quoi il s'agissait.
On peut emmêler sa vie à des œuvres. Ce que l'on vit rencontre ce que l'on regarde, ou ce qu'on lit vient s'entrelacer dans la trame des perceptions réelles. Par exemple, une musique peu à peu s'associe, pour l'éternité de notre esprit, à un moment vécu. On peut attarder, étirer l'instant dans l'œuvre, l'y faire tant traîner que se tisse le lien mental insécable entre ce temps et la contemplation. On peut peut s'alanguir dans l'émotion qui naît, s'estompe, renaît, resurgit à chaque contact de l'œuvre. Elsa Platte jouait à ce jeu depuis l'enfance. "



"Tout va très bien, je te remercie.
Pourquoi ne veut-on pas dire sa peine, et la difficulté d'être, et les violences que l'on subit, et l'intense sentiment d'injustice qui parfois nous poignarde ? Parce que l'on sait que ça ne sert à rien ? Par ce qu'on éprouve la déception des autres, leur indifférence que ne submerge la mer d'aucune émotion, et l'impossible communion ? Une danseuse savait comment chacun restait enfermé dans sa peau et ne connaissait vraiment que la seule sensation de son être vivant. C'était une chose navrante."


"Elle n'a pas supporté...Il n'a pas supporté...Qui supportait encore quelque chose ? pense Elsa. Qui concevait qu'un autre fût irremplaçable et méritât quelques sacrifices ? Les amours étaient-ils interchangeables ? Elsa disait : Chacun de nous élit un être indispensable, unique, irremplaçable. Et cette élection est une décision dont la cause le plus souvent nous échappe. Si nous ne savons pas décider, c'est l'être unique qui nous échappe.

L'écran était noir. Le baiser avait disparu."


" Et je t'effacerai de ma mémoire tendre pour annuler ma peine, nier mon amputation, cesser d'en souffrir chaque matin et chaque soir, dans les draps vides, sans ta tête à mon côté sur l'oreiller qui demeure tien, et le restera jusqu'à ce qu'un autre vienne y laisser des cheveux et l'empreinte de sa tête dans la nuit. C'était bien ce qu'Elsa Platte dirait à Alexandre si il ne revenait pas. "


[extraits de "Paradis conjugal" d'Alice Ferney. ]

mercredi 5 mai 2010

Je suis née...

...d'une lecture fortuite.
Des billes bleues me déchiffraient...autour d'eux le tissage se balançait dans le vent.
Jolie bobine qui me regarde, me dévore et sourie.


" Un soir j'appelle Ethan Castor. J'y pense depuis plusieurs jours (avec la certitude qu'il faut aller au bout de ce qui nous a été donné ), j'attends le moment où cela s'impose, où il ne reste plus rien à lire, ni à faire, où rien d'autre ne semble envisageable, rien qui vaille la peine.
Il décroche à la première sonnerie.
-Bonjour, c'est Emma Pile, je vous ai malencontreusement percuté en septembre, rue Basfroi, vous m'avez aidée à ramasser...
-Emma Peel ? Comme l'héroïne de Chapeau melon et bottes de cuir ?
-Oui, en version française. Ça s'écrit P-I-L-E, comme une pile.
-C'est incroyable de s'appeler Emma Pile, vous en avez de la chance. Et les bottes, vous les avez aussi?
-Oui, mais seulement pour la pêche à la grenouille.
-La pêche à la grenouille? ah mon dieu, Emma, j'adore ça. J'ai gagné les championnats de pêche à la grenouille, à Oslo, en quatre-vingt-dix-neuf, vous vous en souvenez peut être, contre Mike Tyson et Liz Taylor, battus à plate couture, cent douze grenouilles en dix minutes, un record mondial, encore inégalé, un spectacle d'une rare beauté qui a frappé de stupeur tous ceux qui ont eu la chance d'y assister.
-Oui en effet, ça me dit quelque chose. Vous continuez la compétition?
-Malheureusement non. Il faut savoir s'arrêter, Emma, quand on est au sommet. Mais on pourrait quand même boire un verre, par exemple, un de ces jours? "

"Les jolis garçons" Delphine de Vigan